Qu’est-ce que la boîte noire sur les nouvelles voitures ?

Lorsque l’on évoque la boîte noire, on pense immédiatement au système équipant les avions. En cas d’accident, ce sont des éléments déterminants pour comprendre les raisons de cet accident. Saviez-vous que, prochainement, une boîte noire sera également présente dans les voitures ? Elle fait en effet partie des équipements obligatoires sur les nouveaux véhicules. Découvrez pourquoi et quel est le rôle de la boîte noire sur les nouvelles voitures.

La nouvelle réglementation

Tous les nouveaux modèles de voitures homologués sont aujourd’hui obligatoirement équipés d’une boîte noire, depuis le 6 juillet 2022. Cela concerne plus globalement tous les véhicules fabriqués en Union Européenne : voiture, camionnette, camion, bus. Progressivement, à partir du 6 juillet 2024, cette boîte noire sera systématiquement montée en série sur toutes les voitures neuves.

Ce dispositif entre dans le cadre d’un règlement adopté par le Parlement Européen en 2019, visant à améliorer la sécurité routière et la protection des occupants des véhicules. Il ne s’applique pas aux véhicules d’occasion. La loi française n’est en effet pas rétroactive et la loi européenne stipule bien l’obligation de la boîte noire sur les nouveaux modèles homologués (2022) et ensuite sur toutes les voitures neuves (2024).

La boîte noire fait ainsi partie d’un ensemble de fonctionnalités de sécurité que les nouvelles voitures doivent posséder, comme l’interface pour le montage d’un éthylotest, le système d’adaptation intelligent de la vitesse ou encore le système de détection en marche arrière.

La boîte noire est un petit boîtier placé sous le capot. Un peu sur le même principe que les boîtes noires des avions, l’objectif est d’aider les enquêteurs à déterminer les circonstances et les causes d’un accident.

La présence de ces boîtes noires dans les voitures pourrait aussi réduire le nombre de morts sur les routes. Aux Etats-Unis par exemple, on dénombre 20% de morts en moins depuis leur installation en 2015.

Quelles données sont enregistrées ?

La boîte noire d’une nouvelle voiture, plus particulièrement sa puce électronique, enregistre un certain nombre d’informations. Il s’agit de la vitesse, des phases d’accélération et de freinage, le port de la ceinture, l’utilisation des phares et du clignotant, le régime moteur, l’inclinaison du véhicule ou encore la force d’un choc et le temps de déploiement des airbags.

Toutes ces données ne sont pas conservées : elles sont en effet effacées toutes les deux minutes. Le seul cas où les informations sont gardées est si un accident se produit. La boîte noire contient alors l’enregistrement des données jusqu’à 30 secondes avant l’accident et 10 secondes après.

Contrairement aux boîtes noires des avions, celles des nouvelles voitures n’enregistrent pas les conversations ou les sons se produisant à l’intérieur de l’habitacle. Elles ne possèdent aucun micro ni aucune caméra. Elles ne contiennent également aucune information personnelle sur le conducteur et les occupants du véhicule.

C’est donc plus un enregistreur de données automobiles qu’une boîte noire au sens aéronautique du terme. On parle même officiellement d’un Event Data Recorder (EDR). Concrètement, l’appareil n’enregistre pas en continu les données de l’automobile pour les écraser peu de temps après. Ses capteurs doivent détecter un certain nombre de paramètres bien précis pour que l’enregistrement se déclenche. Il s’agit par exemple d’une variation précise de la vitesse dans un certain laps de temps, (vitesse longitudinale ou latérale).

La protection de ces données

Les informations que la boîte noire stockera ne seront bien sûr pas accessibles à tout le monde. Seule la justice y aura accès, ainsi que les enquêteurs et les instituts de recherche du secteur de l’automobile. D’ailleurs, c’est uniquement en cas d’accident que ces différents acteurs auront la possibilité d’utiliser les données contenues dans une boîte noire.

Ainsi, vous n’avez pas d’inquiétude à avoir sur une éventuelle surveillance de votre comportement en voiture ou sur la présence d’un possible « mouchard » ! Ce sont bien les informations techniques du véhicule qui sont enregistrées et analysées.

En plus d’aider les enquêteurs, les données enregistrées par la boîte noire peuvent aussi contribuer à analyser l’efficacité des équipements de sécurité tels que les systèmes de retenue. Le but est d’améliorer encore la sécurité des futurs modèles de véhicules. Dans ce cas, les chercheurs en sécurité routière et les spécialistes du secteur seront autorisés à accéder aux données des EDR.

Ces professionnels ne seront pas capables d’identifier le véhicule à l’origine de ces données. En effet, son numéro de série sera incomplet dans l’enregistreur, de sorte à ne pas pouvoir identifier le propriétaire du véhicule.

De plus, l’analyse de la boîte noire aura lieu « in situ » afin de réduire au minimum le risque de fuite des données. Et en aucun cas les assureurs ou d’autres organismes ne seront habilités à lire ces informations.

Dans le cadre du contrôle technique, la boîte noire fera partie des éléments contrôlés. Le prestataire vérifiera l’état général de l’enregistreur et s’il a toujours la capacité de fonctionner. Ces premiers contrôles de boîte noire ne devraient pas intervenir avant 2026.