Quelles sont les origines du sapin de Noël ?

Le sapin est un élément incontournable de la période de Noël depuis de nombreuses années. En effet, les Français seraient près de 9 sur 10 à équiper leur logement d’un sapin pour Noël. Qu’il soit naturel ou artificiel, qu’il perde ses épines ou non, qu’il tienne sur une table ou qu’il touche le plafond, chacun trouvera son style. Si vous n’imaginez pas un Noël sans sapin, connaissez-vous l’histoire de cette tradition ? Découvrez dans cet article les origines du sapin de Noël.

Des origines anciennes

La période autour du 24 décembre était une date symbolique pour les païens bien avant l’année de naissance de Jésus-Christ. En effet, le 21 (ou le 22) décembre était considéré comme le jour de renaissance du soleil. Les Celtes en particulier, utilisaient un calendrier basé sur les cycles de la lune. Un arbre correspondait à chaque cycle et c’est l’épicéa qui fut choisi pour le 24 décembre, pour le rite du solstice d’hiver. L’arbre était considéré comme le symbole du renouveau de la vie. En Scandinavie, lors des fêtes d’hiver de Yule, on décore les maisons avec des conifères ornés de rubans ou de flambeaux.

Les légendes autour du sapin de Noël…

La fête de la naissance du Christ le 25 décembre fut instituée en l’an 354, en partie pour contrer la célébration païenne. Puis, une histoire légendaire raconte qu’un missionnaire accompagné de moines, vers la fin du 6^e siècle, trouvèrent un sapin en haut d’une montagne des Vosges. Ils accrochèrent à l’arbre leurs torches et lanternes, attisant la curiosité des paysans locaux. Le missionnaire leur raconta alors la naissance de Jésus et finit par en convertir plusieurs. La tradition d’illuminer chaque année un sapin fut lancée !

Une autre légende rapporte que, vers la fin du 7^e siècle, un sapin résista à la chute d’un chêne (le chêne de Thor) dont la coupe fut ordonnée par Saint Boniface, moine allemand. Ce dernier considéra l’événement comme un miracle et fit appeler le sapin « l’arbre de l’enfant Jésus ». Par la suite, l’Allemagne adopta la tradition de planter de jeunes sapins pour fêter la naissance de Jésus. Le chêne était considéré comme un arbre païen, alors que le sapin a été associé au christianisme.

Le sapin à partir du Moyen-Age

Au 11^e siècle, l’arbre du paradis était symbolisé par un arbre de Noël orné de pommes rouges. La coutume du sapin apparut en Europe au 12^e siècle, d’abord en Alsace. En 1521, l’association de l’arbre de Noël au sapin apparut en Alsace, plus précisément à Sélestat, qui appartenait alors au Saint Empire romain germanique. Puis, c’est à partir de 1560 que les protestants, pour se différencier des catholiques, ont propagé la tradition du sapin de Noël. L’arbre était orné de décorations alimentaires : pommes, gâteaux, confiseries. C’est aussi à cette période que l’on commence à voir une étoile en haut du sapin, représentation de l’étoile de Bethleem.

Lors des deux siècles suivants (17^e et 18^e), des illuminations font leur apparition sur les sapins. Elles se composaient de chandelles accrochées à l’arbre, ou bien de coquilles de noix contenant des mèches. C’est également au début du 17^e siècle que des colons allemands ont exporté l’arbre de Noël en Amérique du Nord. En 1738, l’épouse polonaise du roi de France Louis XV, Marie Leszczynska fit déposer un sapin au sein du château de Versailles à l’occasion de la fête de Noël. C’est ensuite aux Tuileries que la duchesse d’Orléans, en 1837, fit installer et décorer un sapin.

Après la fin de la guerre franco-allemande de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine, des habitants ayant fui cette région firent connaître et étendirent cette tradition de l’arbre de Noël dans toute la France. On les appelait les « optants » car ils avaient fui leurs territoires pris par les Allemands pour conserver la nationalité française. Le 19^e siècle voit également la coutume s’enraciner en Allemagne, autant chez les catholiques que chez les protestants. Il voit aussi l’apparition dans ce pays des premiers sapins artificiels ! Naturellement pas encore en plastique, ils étaient constitués de plumes d’oies colorées de vert. Au début du 20^e siècle, c’est aux Etats-Unis que le sapin en plumes d’oies émerge. Les Américains fabriqueront ensuite des sapins en poils d’animaux puis des sapins en aluminium.

Le sapin de Noël de nos jours

Au 20^e siècle, la création des comités d’entreprise juste après la seconde Guerre Mondiale a rapidement propagé la coutume de la mise en place des sapins de Noël en entreprises. Les familles des employés sont invitées à se réunir autour d’un grand sapin décoré, assistent généralement à un spectacle et des cadeaux sont remis aux enfants.

Depuis, la décoration des sapins de Noël a bien évolué, avec les boules de Noël, les guirlandes en papier ou lumineuses et autres objets décoratifs. Les sapins naturels sont achetés coupés ou en pot, ils peuvent ainsi être replantés et servir aussi de sapins d’extérieur. Il existe d’ailleurs maintenant de plus en plus de décorations conçues pour l’extérieur. Des plantations de sapins sont spécifiquement créées pour répondre à la demande des consommateurs au mois de décembre.

D’autre part, les sapins artificiels séduisent également un certain nombre de personnes qui ne souhaitent pas en racheter un tous les ans. Même si l’image est moins « authentique » qu’un sapin naturel et que leur empreinte carbone est discutable (le sapin naturel est plus écologique), le sapin en plastique est une alternative économique et pratique. De plus, il existe aujourd’hui une large gamme de tailles et de modèles : vert, enneigé, décoré…

Saviez-vous qu’en Alsace une coutume veut que l’on suspende le sapin au plafond au lieu de le poser au sol ? Cela pourra frustrer nombre de chats en quête de jeux mais évitera ainsi les chutes !