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Interview de Richard Douieb, professeur de Krav Maga

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Koifaire.com a interviewé Richard Douieb, professeur de Krav Maga et figure importante du monde du Krav Maga en Europe, qui nous éclaire davantage sur le Krav Maga, sport de combat Israélien.

Photo de Richard Douieb, tirée du site de la FEKM
Photo de Richard Douieb, tirée du site de la FEKM

Bonjour Richard Douieb, pourriez-vous vous présenter à nos internautes?

Qui je suis : J’ai 56 ans, je suis Français et Israélien.

Mes Dans : Je n’affiche plus mes dan car je suis en désaccord avec la façon dont ils sont décernés à la FFKDA (fédération française de Karaté).

Mes clubs : Théâtre Trévise, 14 rue de Trévise 75009 Paris et Gymnase Victor Hugo, 14 rue des Ecoles, 94000 Créteil.

La 1ère école de Krav Maga : Lorsque j’ai ouvert le premier club de Krav-Maga en France et en Europe nous étions trois, moi et mes deux premiers élèves. Je pensais que tout cela resterait confidentiel et ne me doutais pas de l’ampleur que prendrait un jour cette discipline. Le nom de cette self-défense et le fait qu’elle soit résolument occidentale dans sa conception laissait les gens dubitatifs sur son évolution.

La fédération : Peu à peu, le Krav-Maga a commencé à se faire connaître et à remporter un vrai succès, attirant la convoitise de gens qui s’auto proclamaient moniteurs de Krav-Maga sans l’avoir appris.

En prenant très au sérieux le rôle que m’avait confié Imi Lichtenfeld fondateur de la discipline, j’ai décidé de créer la fédération européenne de Krav-Maga en 1997 afin de d’avoir une garantie de la qualité de sa transmission pour l’avenir.

Pourriez nous en dire plus sur votre histoire avec le Krav Maga ?

Ma rencontre avec le Krav Maga : Je vivais en Israël. C’était l’époque Bruce Lee. Tout le monde pensait alors qu’il pratiquait le Karaté. J’avais 16 ans je voulais moi aussi pratiquer le Karaté.

« Malheureusement » il n’y avait que du Krav-Maga à côté de chez moi. Dès lors j’ai voué ma vie à cette pratique.

Ma rencontre avec Imi Lichtenfeld : A 17 ans j’ai été appelé à l’armée. J’avais déjà quelque temps de pratique derrière moi et j’ai sauté sur l’occasion qui m’a été donnée de participer à un stage de moniteur militaire de Krav-Maga à Wyngate. Dans le courant du stage j’ai pu rencontrer Imi Lichtenfeld assis à l’ombre et observant le cours.

Imi avait 64 ans à l’époque, j’étais un élève parmi les autres et nous n’avons pas fait connaissance à ce moment-là. Il a pourtant dès cette période modifié chez moi des valeurs fondamentales.

J’avais plutôt à faire à des enseignants qui sans être brutaux pensaient qu’il fallait se prendre très au sérieux et en« imposer » pour avoir l’air crédible. Imi à sa première intervention où il nous a expliqué certains principes a fait preuve d’une élégance et d’une courtoisie qui ont balayé aussitôt certaines des convictions que nous pouvions avoir à l’époque.

Par la suite lorsque je suis retourné dans le civil j’ai pu le côtoyer tous les jours et mieux comprendre toute la richesse qu’Imi avait en lui. Imi m’a formé techniquement mais pour le très jeune pratiquant que j’étais alors il a aussi été un père et a largement contribué à mon éducation. Ce qu’il m’a été donné de comprendre par son comportement et ses discussions dépasse largement le cadre de la technique.

Vous avez créé la Fédération Européenne de Krav Maga.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la Fédération ?

J’ai créé la fédération en 1997 pour protéger l’héritage d’Imi à l’heure où n’importe qui peut se prétendre enseignant de Krav-Maga. Avec la FEKM les gens savent qu’ils ont un label de qualité.

La fédération compte aujourd’hui plus de 12000 licenciés. A ce jour, c’est la plus grande fédération existante en nombre d’adhérents.

Chez nous chaque grade se mérite, pas d’examen de complaisance, seule garantie de la préservation du Krav-Maga. Notre discipline pouvant aller jusqu’à l’extrême, il est indispensable que l’esprit de nos adhérents soient à l’exact opposé de ce côté radical et sans concession. A l’image d’Imi tenant compte de son prochain et à son écoute, nous nous devons de transmettre aussi ces qualités humaines.

A qui s’adresse le Krav Maga et que recherchent vos adhérents dans la pratique de ce sport ?

Hommes et femmes à partir de 15 ans, et surtout à tous les gens qui veulent apprendre à se défendre dans un esprit de partage et de convivialité, et qui se pique au jeu comme on pourrait aimer n’importe quel sport.

De nombreux sportifs cumulent plusieurs sports de combat et arts martiaux.
Quels seraient les autres sports de combat/arts martiaux complémentaires au krav Maga ?

Je ne vois pas de contre-indication, tout est bon. Il faudra cependant avoir conscience que bien que l’esprit doit rester sportif, il faudra apprendre à se déconditionner des règles de compétition.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’entrainement que vous dispensez aux forces spéciales de polices ?

Le Krav-Maga reste le même pour tous. Nous allons peut-être leur enseigner un peu plus tôt à se défendre contre des menaces au couteau et aux arme à feu mais il n’y a pas un Krav-Maga spécial police et spécial civil. D’ailleurs les meilleurs pratiquants parmi les policiers sont ceux qui pratiquent régulièrement chaque semaine, comme les civils.

Auriez quelque chose à dire à nos internautes ?

Soyez sincère dans votre apprentissage, La course aux grades n’a malheureusement fait que polluer le Krav-Maga, A la FEKM les grades sont donnés en temps voulu. C’est la raison pour laquelle certains de nos enseignants ceinture noire rayonnent largement plus que des haut gradés dont le pouvoir et le commerce sont devenus l’objectif principal. En fin de compte c’est à nous de décider ce que nous ferons de notre pratique.

Un grand merci, Richard Douieb, pour le temps que vous avez accordé à cette interview.
Interview réalisée le 1er novembre 2012

Articles complémentaires :
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Choisir un sport de combat ou art martial

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